Détenue à la prison centrale de Yaoundé depuis le 11 janvier 2010, Me Lydienne Yen Eyoum comparait à nouveau ce vendredi 24 janvier. Il lui est reproché d'avoir indûment perçu la somme d'un milliard de francs CFA dans le cadre de l'opération de recouvrement de 3,6 milliards de francs CFA émis par la société Barry au profit de l'Etat du Cameroun. Mais pour Lydienne Yen Eyoum, qui clame son innocence, l'enveloppe a été détournée par la banque, qui couvrirait les « manipulations et malversations financières » de certains de ses responsables. Me Caroline Wassermann, avocate de Lydienne Yen Eyoum, dénonce les conditions de sa détention et surtout l'opération « épervier » censée lutter contre la corruption au Cameroun.
Une avocate franco-camerounaise détenue sans jugement depuis deux ans
“Prisonnière au Cameroun”. C’est le titre de la tribune signée par deux avocats parisiens dans l'édition d'hier du quotidien Libération. Maîtres Charrière-Bournazel et Wasserman y défendent le sort d’une de leur consoeur franco-camerounaise, Me Lydienne Yen-Eyoum, incarcérée depuis janvier 2010 à Yaoundé dans le cadre de l'opération anti-corruption Epervier.
C'est en 2004 que débute l'affaire Yen-Eyoum. A l'époque, l'avocate défend les intérêts de l'Etat dans un contentieux contre la Société générale de banques au Cameroun et reçoit un mandat pour recouvrer une partie de la somme disputée.
C'est là que les versions diffèrent. Selon la justice camerounaise, elle aurait détournée ladite somme en coaction avec le ministre des Finances de l'époque, Polycarpe Abah Abah, et celui du Budget, tous deux incarcérés depuis.
Pour ses avocats, elle aurait prélevé en accord avec le ministre des Finances ses honoraires, impayés depuis plusieurs années. Incarcérée depuis janvier 2010, Lydienne Yen-Eyoum a purgé sa détention provisoire depuis bientôt un an. Ses avocats français ont d'ailleurs porté plainte à Paris contre le président Biya pour détention arbitraire, torture et barbarie. Pour eux, Lydienne Yen-Eyoum est une prisonnière politique, un dommage collatéral des réglements de compte au sommet en raison de sa proximité supposée avec les ministres tombés dans le même dossier.
Au Cameroun, ses conseillers se veulent, contexte oblige, moins offensifs. Ils continuent d'espérer que les charges contre leur cliente soit levée, au nom des exceptions qu'ils ont soulevées devant la justice. Tout comme ses soutiens actifs sur les réseaux sociaux, Lydienne Yen-Eyoum continue, elle, de clamer son innocence depuis la prison centrale de Kondengui, tristement célèbre pour ses conditions de détention déplorables.
Sept millions de Sud-Soudanais en proie à l’insécurité alimentaire
Au Soudan du Sud, les directeurs des urgences des principales agences des Nations unies viennent d'achever une mission de trois jours dans le pays. Réunis, hier vendredi 21 mars, à Juba, ils appellent la communauté internationale à se remobiliser d'urgence. La situation humanitaire est particulièrement alarmante dans le secteur alimentaire.
L’ONU accuse le Soudan du Sud de «harcèlement»
Le chef des opérations de maintien de la paix au Soudan du Sud a dénoncé ce mardi 18 mars devant le Conseil de sécurité le « harcèlement » des personnels de l’ONU par les autorités sud-soudanaises.
Avec notre correspondant à New York,Karim Lebhour
C’est un coup de gueule très inhabituel qu’a lancé Hervé Ladsous, le patron des casques bleus, contre le Soudan du Sud. L’ONU se plaint d’une « campagne systématique » des autorités de Juba contre la mission de l’ONU, la Minuss : convois fouillés, avions empêchés de décoller et personnel régulièrement harcelé. Sans compter les manifestations et les articles de presse dirigés contre l’ONU.
« Cela doit cesser ! », a tonné Hervé Ladsous. Il demande au Conseil de sécurité d’intervenir et met en garde contre une réduction des activités et du personnel de la Minuss chargée de protéger les civils sud-soudanais qui ont fui par centaines de milliers les violences entre le gouvernement et les rebelles.
Juba s’agace notamment du refus de l’ONU de laisser entrer l’armée sud-soudanaise sur les bases onusiennes où se trouvent encore des milliers de réfugiés. L’ambassadeur du Soudan du Sud a attribué les incidents aux « frustrations » liées au conflit. La présidente du Conseil de sécurité a de son côté condamné un « harcèlement inacceptable ».
Soudan du Sud: l’ONU prépare de nouveaux camps de réfugiés
Installer des milliers de déplacés dans de nouveaux camps avant l’arrivée de pluies torrentielles : tel est le défi que se lancent les Nations unies au Soudan du Sud. Cette année, la saison des pluies arrive tôt et menace d'inonder les bases des Nations unies sur lesquelles sont réfugiées quelque 77 000 personnes. Ce sont des Sud-Soudanais qui ont fui les violences, qui se poursuivent malgré l’annonce d’un cessez-le-feu, en janvier dernier.
Dans quelles conditions vivent ces personnes déplacées et que comptent faire les Nations unies ?
Ariane Quentier, porte-parole des Nations unies au Soudan du Sud, est formelle : « Les sites actuels vont bientôt être invivables. Il faut désengorger les bases des Nations unies, et vite ».
Des Sud-Soudanais réfugiés sur la base de l’ONU à Juba confirment : « Il pleut, le sol est trempé et les conditions de vie sont très difficiles ». Peter, un étudiant, raconte qu’il « dort à même le sol avec vingt-trois autres personnes sous une tente » avant d'ajouter que les enfants font leurs besoins sur place et que la nourriture et les médicaments manquent. Teresa, réfugiée également, parle d’enfants livrés à eux-mêmes, sans parents. Ils sont tous deux de l’ethnie Nuer. Ils racontent avoir fui les massacres ethniques. Ils disent également n’avoir plus rien, car leurs maisons ont été pillées et occupées par des soldats de l’armée gouvernementale.
Pour Ariane Quentier, le temporaire est devenu permanent. Il faut donc installer les déplacés dans des camps mieux adaptés à leurs besoins.
L’ONU a commencé à en construire dans la capitale, Juba, mais aussi à Malakal, dans le nord-est, et à Bor dans l’est. Ces deux villes ont été durement touchées par les combats qui n’ont jamais cessé depuis le début du conflit, en décembre. Reste à convaincre les déplacés d’y aller. Beaucoup, en effet, disent avoir peur de quitter les bases des Nations unies.
CAMEROUN::POINT DE VUE
Cameroun - Feuilles de route oubliées : Les Ministres notés de 00 à 20 :: CAMEROON
Spécialiste en incantations, le Chef de l’Etat a annoncé depuis des mois, la notation des Ministres. En cette veille de remaniement ministériel, nous l’y aidons un peu. Malgré l’extrême indulgence du jury, aucun Ministre ne dépasse la note de 10/20.
Un gouvernement sert à aider un Chef de l’Etat à mettre en pratique son programme de…gouvernement. Ce programme ne peut et ne doit avoir qu’un seul objectif : améliorer le quotidien des citoyens. De même, un gouvernement est au service du peuple. Depuis maintenant trente années, quel camerounais peut donner le nom d’une seule catégorie socio professionnelle (chômeur, fonctionnaire, commerçant…) ayant progressé sur le plan du pouvoir d’achat ou de celui du « mieux vivre », à part les détourneurs de fonds publics, si tant est qu’il s’agisse là d’une catégorie socio professionnelle ?
A quoi servent alors les Ministres ? A chanter les louanges d’un homme et celles de sa « charmante » épouse ? D’ailleurs, ce dernier lui-même, selon les confidences de Marafa Hamidou, avouait qu’il n’y avait que très peu de « ministres » dans son gouvernement, l’essentiel n’étant que de fonctionnaires récompensés pour on ne sait quelles sombres besognes.
Nous avons contacté des professeurs d’université qui, sous couvert d’anonymat, nous ont aidés à noter tous ces ministres en tenant compte de quelques critères : leur action en faveur des citoyens et leur comportement. Voici la synthèse et les résultats à « digérer » sans modération.
Philémon Yang (Premier Ministre) : Note : 02/20
Théorique Chef du Gouvernement, le simple fait que sa nomination soit lue sur les antennes de la télévision nationale en même temps que celle des autres Ministres en dit long sur son véritable statut. Il est de notoriété publique qu’il n’a aucune influence sur les Ministres, tout le monde constatant que le pouvoir réel est entre les mains du « fils » de Paul Biya (Louis Paul Motazé) qui occupe les fonctions de Secrétaire général des services du Premier Ministre et par où tout passe.
Pourquoi ne prend-il pas son patron au mot en appliquant ce que ce dernier annonce dans tous ses discours ? En sanctionnant ou en dénonçant aussi tous les errements de son administration et en prenant l’opinion à témoin ? Le discours de Paul Biya en décembre dernier stigmatisant le manque de coordination de l’équipe gouvernementale aurait du le pousser à démissionner. Où est sa dignité ?
Amadou Ali (Vice-Premier Ministre chargé des Relations avec les Assemblées) : Note : 02,5/20
Son passage au ministère de la justice aura été une véritable catastrophe, son souci principal étant d’éliminer tous les adversaires politiques, pour gérer l’après-Biya et la promotion de ses frères du « grand nord ». La justice a connu sous lui, un pic de corruption qu’il a lui-même reconnu devant une Assemblée nationale médusée. Qu’en est-il des prisons où des prévenus meurent depuis des années, en attendant d’être jugés ? Aujourd’hui en charge des relations avec les Assemblées, les élus arrivent dans les hémicycles sans aucun ordre du jour et flânent à Yaoundé comme des enfants de la rue : lamentable.
Bello Bouba Maïgari(Ministre d’Etat chargé du tourisme et des loisirs) : Note : 01,33/20
Ce fossoyeur de l’Undp qui a fait le tour des ministères aura du mal à montrer une seule mesure prise en vue d’améliorer le quotidien des Camerounais. Pour une fois qu’il est sorti de sa médiocrité, c’était pour annoncer la suppression des voyages de nuit par les transporteurs interurbains. Face au tollé général, il a dû battre retraite. Nommé Ministre du Tourisme, il continue à « ne rien » faire dans un pays ayant tant d’atouts touristiques, avec les villes de Limbé et Buéa, le Centre climatique de Dschang et autres. Le Cameroun étant « l’Afrique en miniature », pourquoi ce qui est possible au Kenya, en Tunisie ou en Egypte ne peut être reproduit chez nous, même en « miniature » ?
Laurent Esso (Ministre D’Etat chargé de la justice, Garde des sceaux) : Note : 03/20
Il a le physique d’un grand-père sympathique. Une fois qu’on a dit cela, on est obligé de constater que la manière avec laquelle il laisse la corruption miner la justice camerounaise est inacceptable. Est-ce qu’il se rend compte simplement des malheurs des Camerounais qui souffrent de la voracité d’autres camerounais sous son regard complice ? Des Magistrats, contre toute règle élémentaire du droit, décident par exemple qu’une vente d’immeuble immatriculé peut se faire par un simple acte sous seing privé et sans témoins ; que trois des six co-propriétaires d’un immeuble immatriculé peuvent le vendre même sans que le droit de préemption des trois autres soit respecté. Nous avons des exemples par centaines que nous tenons à la disposition du Ministre. Nous lui annonçons des jours difficiles après le départ de Paul Biya, s’il ne reprend pas les choses en mains, tant son Ministère est sans contexte, celui qui cause le plus de torts aux Camerounais et qui empêche l’essor économique de notre pays.
Alain Mebe Ngo’o (Ministre Délégué à la Présidence, chargé de la Défense) : Note : 03,67/20
Sa supposée richesse a été étalée dans les médias sans aucune réaction de sa part. Si les faits sont avérés, c’est proprement indécent. S’il faisait au moins son travail de Ministre de la défense, la chose serait acceptable. Mais on note un embourgeoisement de l’armée et une tribalisation à l’extrême des postes de responsabilité ; c’est là aussi indécent. Le député Mandio a décrié cet état de choses qui fait que nos frontières avec la Centrafrique et le Tchad sont désormais aux mains de groupes armés incontrôlés.
Des généraux plus préoccupés par leurs problèmes de santé sont incapables de mettre une stratégie adéquate à l’œuvre. Entre temps, le pays est dans une insécurité tellement évidente qu’une seule rumeur venant du palais d’Etoudi pourrait créer une débandade totale. Sa guéguerre avec un autre proche du Chef de l’Etat (l’Amiral Nsola) a achevé de ruiner sa réputation.
Henry Eyebe Ayissi (Ministre Délégué à la Présidence, chargé Contrôle Supérieur de L’Etat) : Note : 09/20
Il est curieux de constater qu’il y a 20 ans, le journal Challenge Hebdo l’avait classé dernier au classement des ministres. Il se trouve aujourd’hui aux premiers rangs, preuve que le temps a fait son effet. Mais il apparait qu’au contrôle de l’Etat, il ne ménage pas sa peine. Il semble que le travail est soutenu et que n’eût été les pesanteurs que l’on devine, plusieurs dossiers seraient entre les mains du Tribunal Criminel Spécial.
Abba Sadou (Ministre Délégué à la Présidence chargé des marchés publics) : Note : 08,33/20
Quelque chose s’est passée depuis la nomination de ce monsieur. A voir les attaques des journaux de Yaoundé proches de toute sorte de magouilleurs, il doit être sur la bonne voie. Les Préfets et les gouverneurs se plaignent. Les faux hommes d’affaires que ces derniers avaient « créés » sont aux abois car comme ils le disent, « on ne gagne plus rien », ce qui dans leur langage veut dire « qu’il n y a plus moyen de voler ».
René Sadi (Ministre de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation) : Note : 02,33/20
Quelle catastrophe ! Fourbe et sans aucune éducation. Dire que certains ont vu en lui à un moment donné le successeur de l’autre. Une anecdote donne une image hideuse du personnage. Lors de l’installation de la première « préfète » camerounaise à l’Ouest (dont le mari est, semble t-il, du Mbam comme lui), l’homme a fait attendre les dignitaires de l’Ouest (Dont d’aimables vieillards) pendant des heures sous le soleil. A son arrivée, aucun mot d’excuse. Il a débuté son discours comme si rien ne s’était passé : scandaleux.
Sa complicité avec Joseph Befe Ateba lors de la suspension de Ouest Littoral et The Guardian où il n’a pas hésité à mettre en branle toute l’administration décentralisée (Gouverneurs, Préfets, Sous préfets …) pour aider le prélat-Président, en dise long sur ce personnage.
De plus, la récente incursion d’un sous-préfet au domicile d’Ateba Eyene pour interdire une rencontre avec la presse au sujet de ses obsèques, indique le cynisme de l’administration que dirige l’ancien « dauphin ». Comment s’étonner du recul du Cameroun dans le classement de « reporters sans frontières » en ce qui concerne les médias, ou encore le rapport accablant des Américains sur la situation des droits de l’Homme au Cameroun avec ce type de responsable politique ?
Bakang Mbock (Ministre des Affaires sociales) : Note : -01,67/20
Comme un animal marqué au fer rouge, l’affaire Vanessa Tchatchou lui restera à vie collée à la peau. Comment cette dame a-t-elle pu montrer une telle inhumanité et froideur devant la détresse d’une jeune fille et sa famille ? Où est sa fibre maternelle ? Si au moins son action en faveur des enfants de la rue, des fous errants était visible… Peut-elle produire le moindre chiffre matérialisant sa gestion à la tête de ce Ministère pourtant important ?
Lazare Essimi Menyé (Ministre de l’Agriculture et du Développement Rural) : Note : 01,33/20
Après le Ministère des finances où il a semblé s’acharner sur les banques et les micros finances ethno ciblées, l’homme s’agite beaucoup depuis qu’il s’occupe de l’Agriculture. Que demande un citoyen à son gouvernement : à manger, de quoi se soigner, de quoi se loger. Quel est l’Etat de l’agriculture dans notre pays ? Chaque jour, les Camerounais s’empoisonnent avec des produits importés pendant qu’avec beaucoup de « vantardise », il parle d’Agriculture de 2nde génération, de plantain « in vitro ». Qu’il relance concrètement la culture du blé, du riz, du maïs… au lieu de se promener en « bavardant ». Qu’il sorte les tracteurs de la « brousse » à Ebolowa ou qu’il lance la banque Agricole.
Ama Tutu Muna (Ministre des Arts et de la Culture) : Note : 0,67/20
Un pays sans salle de cinéma, sans salle de spectacle. Une Ministre qui organise des dépenses folles pour du matériel de musique. Incapable de mettre sur pied une société de droits d’auteurs ; qui refuse de se plier aux décisions de la Cour Suprême. Voilà résumé l’action d’Ama Tutu Muna. Est-ce que les artistes vivent mieux aujourd’hui qu’hier ? Quel est le sort réservé aux écrivains ? Les producteurs de films ? Cela ne l’embête pas que son pays soit sous « colonisation » nigériane, brésilienne et burkinabé en matière de cinéma ? Où est le ballet national ? L’orchestre national ?
Luc Magloire Atangana Mbarga (Ministre du Commerce) : Note : 08,67/20
Il a quand même le mérite d’être « propriétaire » d’une tête sympathique, ce qui n’est pas rien dans l’océan de médiocrité qui entoure Paul Biya. En 2008, au plus fort de la grève de « la faim », il était chargé de mettre en œuvre toutes les actions en vue de rendre la vie des Camerounais moins chère. Le moins que l’on puisse dire, est qu’il a échoué. Mais comment aurait il pu en être autrement dans un pays où tout ce qui entre dans la composition du plat des Camerounais vient de l’extérieur, et passe par la douane qui n’est pas sous sa responsabilité ? Il laissera au moins à la postérité sa Mirap qui, bien qu’insuffisante, et peu variée en produits, permet d’acheter le kilo de viande sans balance truquée. Son action passée contre le monopole de la Cimencam en autorisant l’importation de ciment pour soulager les populations est là aussi à souligner et à mettre à son actif.
Issa Tchiroma Bakary (Ministre de la communication) : Note : -02,17/20
Voilà un monsieur qui ne sait pas que sa fonction est celle d’améliorer la vie de ses compatriotes. Quelle est la situation des médias et des hommes qui y travaillent depuis qu’il « sévit » à la tête du Ministère de la Communication ? Où en est l’aide à la presse qui, dans chaque pays, tend à aider cette dernière à être de plus en plus indépendante ? Où en est la convention de Florence pourtant signée par le Cameroun ? Où sont passées les résolutions des états généraux de la Communication ?
Ce n’est pas son problème : il est au service exclusif du Chef de l’Etat et de sa « charmante épouse », avec des méthodes tellement grossières qu’elles deviennent contre productives. Des soldats camerounais sont, semble t-il, en prison au Congo ; qu’est ce qu’il en dit ? Les Médias d’Etat, qui sont sous sa responsabilité, font la promotion d’une association dite « des amis de Paul Biya » et donne la parole à Bekolo Ebé et Gervais Mendo Zé qui sont épinglés pour gestion « acrobatique » des fonds publics, sans qu’il ne trouve rien à redire. Il serait plus à l’aise au poste de Ministre de la « flagornerie » plutôt qu’à celui de la communication. C’est pour cela qu’en lui attribuant la note de -02,17, le jury estime qu’il lui doit des points et se réserve le droit de lui envoyer un huissier pour « recouvrement forcé ».
Jacqueline Koumg A Bessike (Ministre des domaines, du Cadastre et des affaires foncières) : Note : 05/20
Si l’on note une amélioration au niveau de l’obtention des titres fonciers, on est obligé de relever que la gestion du patrimoine foncier de l’Etat est catastrophique. De quoi est d’ailleurs composé ce patrimoine ? Pourquoi l’obtention de tous les documents de ce ministère, notamment les certifications de propriété n’est-elle pas informatisée ? Pourquoi cette pauvreté du matériel dans les services décentralisés ?
Basile Atangana Kouma (Ministre de l’Eau et de l’Energie) : Note : - 01,83/20
Véritable Ministre de « l’obscurité et de l’assèchement des gorges », on se demandera pendant longtemps comment l’idée de nommer un tel personnage a germé dans la tête du Chef de l’Etat. L’homme avait pourtant largement fait ses « preuves » à la tête de la Camwater en « assoiffant » une grande majorité de la population. Au moment où nous rédigeons cet article, de nombreux quartiers de Yaoundé et Douala sont dans l’obscurité pendant que le Ministre et ses « complices » à Aes-Sonel et Camwater, roulent carrosse. Dans aucun pays du monde, un homme avec un tel bilan ne resterait un jour de plus à la tête d’un tel ministère.
Emmanuel Nganou Djoumessi (Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire) : Note : 05,3/20
Quand ce Ministère était « bon », Paul Biya y a placé son « fils » Louis Paul Motazé afin d’ y tirer tous « les avantages liés à la fonction » autour de Lom Pangar, Mekin, Port de Kribi… Nganou Djoumessi n’est que le bamiléké qui vient assurer le « service après vente ». Mais au-delà des annonces, qu’est ce que son Ministère a réalisé concrètement en vue d’améliorer le quotidien des Camerounais ? A son actif, la publication du journal des projets, même si le premier a été publié à la fin de l’exercice et qu’il a ignoré superbement votre journal pour sa diffusion.
Youssouf, née Adidja (Ministre de l’Education de base.) : Note : 04/20
Qui peut nous dire ce qu’elle a fait depuis qu’elle est chargée de la formation de nos enfants ? A-t-elle amélioré la situation des élèves et des enseignants ? Effectifs pléthoriques, moyens inexistants, manuels scolaires inadaptés et produits à l’étranger pour nous appauvrir davantage. Comment les Anglophones font pour produire leurs livres localement ?
Docteur Taïga (Ministre de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales) : Note : 01/20
Comme son collègue de l’agriculture, il ne fait rien pour permettre aux Camerounais de mieux vivre en assurant au moins ce qu’il y a de plus basique, s’alimenter.
Combien y a-t-il d’ovins et de bovins dans notre pays ? Quels sont nos besoins ? Pourquoi les produits dérivés (Lait, peau…) sont-ils si absents du marché ? Quel est son programme d’actions? Aucune lisibilité.
Zacharie Perevet (Ministre de l’emploi et de la formation professionnelle) : Note : 01,67/20
Si on demande à ce Ministre le nombre de chômeurs que compte ce pays, peut-être nous dira-t-il, comme son patron, que le taux de chômage est d’environ 3%. Qui peut croire à un tel chiffre ? Comment un tel ministère ne tient-il aucun baromètre et ne publie aucun chiffre sur un sujet aussi important ? Quel est le nombre de Camerounais qui bénéficient d’une formation professionnelle ? Pour quels débouchés et résultats ?
Bapes Bapes (Ministre des Enseignements Secondaires) : Note : 03,33/20
Ce qui est valable pour sa collègue Youssouf, l’est aussi pour lui. Se rend-il seulement compte qu’en n’essayant pas d’aider à la mise en place d’une véritable industrie du livre au Cameroun, il devient un homme au service des intérêts étrangers ? Et tous ces diplômes obtenus avec des moyennes de 07/20 qui font de notre pays, un objet de raillerie sur le plan international. Même le Tchad, où le gouvernement a mis un point d’honneur à faire passer le Bac à 10/20 est mieux lotis que nous.
Jacques Fame Ndongo (Ministre de l’Enseignement Supérieure) : Note : 04/20
Spécialiste des quotas de toute sorte, du tribalisme à outrance, cet homme sera considéré dans l’histoire comme un véritable fossoyeur de notre université. Cette histoire retiendra ce qu’il a fait lors du concours d’entrée à la faculté de médecine de Buea, des résultats politiques à 100% à Maroua… Sa principale préoccupation est la défense de Paul Biya, son épouse, Franck Biya et surtout le Rdpc au sein duquel il se croit investi d’un pouvoir quasi divin. C’est ainsi qu’alors qu’il n’a jamais été élu par personne, il se permet de signer des convocations d’élus Rdpc à des réunions en indiquant que « la présence de tous est obligatoire ». Curieux, de la part d’une simple « créature » de Paul Biya.
Pendant qu’il s’occupe du Rdpc, de milliers d’étudiants dans nos universités attendent que leurs demandes de thèses soient traitées. Les Recteurs d’Université attendent de savoir à quelle sauce ils seront mangés, car le budget d’investissement est désormais géré depuis les bureaux de ce « fameux » Ndongo.
Alors que nos diplômes universitaires étaient recherchés à l’extérieur, sous l’action de ce dernier, cela ne vaut guerre désormais mieux que du papier toilette : et encore…
Hele Pierre (Ministre de l’Environnement, de la nature et du Développement Durable) : Note : 02,16/20
Les mauvaises langues indiquent que sa dernière sortie à propos de l’interdiction des emballages plastiques n’avait qu’un but : montrer aux Camerounais qu’il existe. Puisque nous ne sommes pas mauvaise langue, nous disons tout simplement que cette mesure est typique de celles que prennent les irresponsables qu’on a placés à la tête de certains ministères. Ce type de décision n’est acceptable qui si des mesures d’accompagnement sont prévues. Qui va dédommager les industriels qui ont investi lourdement dans le secteur ? Où va-t-on trouver les produits de substitution ? Va-t-on de nouveau emballer de la viande ou du poisson avec le papier d’emballage du ciment comme il y a quarante années ? Facile d’interdire ; mais lorsqu’il faut créer, il n’y a plus personne. Où en est-on avec le traitement des déchets industriels produits par les multinationales surtout françaises ? Le recyclage des déchets pourvoyeur d’emplois nouveaux ?
Alamine Ousmane Mey (Ministre des finances) : Note : 10/20
Polycape Abah Abah, Essimi Menye… avaient fait de ce ministère une véritable « enclave tribale » où les « langues officielles » étaient celles des Régions du Centre et du Sud. C’est dire si le Ministre Alamine Ousmane Mey évolue en « terrain hostile ». Nous n’aimons pas du tout qu’il ait fait nommer un « nordiste » comme lui à la direction stratégique des Impôts ; mais nous aimons le calme, ne serait-ce qu’apparent qui règne désormais dans cette maison, depuis que certains « golden boys » sont entre quatre murs.
Nous nous demandons comment il procède pour faire face aux dépenses aussi inutiles qu’irrationnelles du pays, tout en assurant la liquidité de nos finances publiques. Nous voyons bien le recours massif à l’emprunt qui est inquiétant; qui vivra verra.
Pour améliorer son image, il gagnerait à mettre en place une structure, même informelle, afin de traiter les plaintes contre les abus du personnel des impôts, surtout dans les régions.
Michel Ange Angouing (Ministre de la Fonction Publique et de Reforme Administrative.) : Note : 05/20
Faute de communication, nous avons du mal à dresser le bilan du Ministre de la Fonction publique. Tout le monde sait que le Cameroun a mal à son administration. Les maux sont connus : tribalisme dans les concours d’entrée aux écoles, tribalisme dans les nominations, absence répétée des agents, fichier de solde à nettoyer à cause de fonctionnaires fictifs, des agents maltraités car, obligés de se déplacer à Yaoundé pour « défendre le moindre dossier… » On n’a pas l’impression que le Ministre ait fait quoi que ce soit pour améliorer les choses. Dans ces conditions, comment améliorer la situation des Camerounais quand on sait c’est l’administration qui est au centre de toute activité ?
Philip Ngole Ngwese (Ministre des forêts et de la faune) : Note : 06/20
Relativement actif en ce qui concerne la faune. Cependant, les agents se plaignent de l’absence de moyens permettant d’être plus efficace. On peut néanmoins s’étonner qu’aucun document statistique ne soit produit pour donner une image plus ou moins fidèle de la situation de cette faune. Le pillage de nos forêts continue malgré les effets d’annonce, et surtout en l’absence de production d’aucune statistique et des chiffres indiquant ce que la communauté nationale gagne réellement dans le secteur ; mention bien pour les sanctions appliquées à certains exportateurs véreux.
Jean Claude Mbwentchou (Ministre de l’Habitat et du Développement urbain.) : Note : 08,33/20
Ce Ministre improbable, sorti de nulle part, est quand même surprenant. Constamment sur le terrain, il nous est apparu sympathique lorsqu’il a vertement tancé publiquement le Directeur Général de la Camwater, coupable à ses yeux de bloquer l’avancement de ses chantiers. Bien sûr, on tarde à voir les résultats concrets de son action ; on peut aussi légitimement se demander si les prix affichés font des locaux en construction de véritables logements « sociaux ». On est curieux de voir les fruits de cet « activisme ».
Ismaël Bidoung Kpwatt (Ministre de la jeunesse et de l’Education Civique.) : Note : 02,33/20
C’est une espèce due Ministre du « Reniement de son passé d’écrivain » avec cette œuvre prémonitoire : « les charognards ». Comme un « egwugu » décrit par le célèbre écrivain Chinua Achebe dans « Le monde s’effondre », il apparait une fois ou rarement par an, et retourne dans sa « tanière » pour attendre l’année suivante. C’est le Ministre du 11 février où toute sa « science » en matière de flagornerie s’étale devant les yeux émerveillés du couple présidentiel.
Emmanuel Bondé (Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique.) : Note : 04,33/20
C’est vrai que les mines sont enfouies dans la terre. Est-ce une raison pour que la gestion de l’exploitation de notre sous sol soit aussi « obscure » ? Où est la carte minière actualisée du Cameroun ? Comment est exploité notre sous-sol ? Qu’est ce que cela rapporte ? Il vaut mieux ne pas parler de l’industrie et du développement technologique.
Laurent Serges Etoundi Ngoa (Ministre des Pme, de l’Economie sociale et de l’Artisanat.) : Note : 05/20
Il s’est un peu agité ces derniers temps. Mais qui peut dire que son action a permis de développer l’artisanat et l’Economie sociale ? Y a-t-il au moins un annuaire des Pme ? Un outil statistique ?
Biyiti Bi Essam (Ministre des Postes et des Communications.) : Note : 02,67/20
Comment après le scandale de la location d’un matériel à des coûts faramineux au Gabon, cet homme a été conservé au gouvernement ? Comment malgré les atouts de la Camtel, il laisse le champs libre aux multinationales étrangères et est encore dans le gouvernement d’un pays qui se respecte ? Que fait-il pour stopper la descente aux enfers de la poste camerounaise alors que des solutions existent ? Comme celle de sous-traiter une partie de l’activité postale dans le réseau dense de boulangeries que compte ce pays ? Où en est-il avec la banque postale ?
Abéna Ondoua née Obama Marie (Ministre de la promotion de la femme et de la famille.) : Note : 02,67/20
Il faut saluer ici son action en ce qui concerne les mariages collectifs. Mais que dire de cette véritable escroquerie qu’elle laisse se dérouler autour du pagne du 08 mars ? En faisant une petite enquête dans son Ministère, elle saurait qui a gagné quelque chose dans cette opération, à moins que…
Madeleine Tchuinté (Ministre de la Recherche Scientifique et de l’innovation.) : Note : 01,33/20
A la tête d’un Ministère qui cherche et trouve peu, qui n’innove pas, Madeleine Tchuinté s’est faite spécialiste de la défense du Renouveau à l’Ouest en menaçant à tout va. A Bayangam, toute personne qui vote contre le Rdpc n’est pas loin d’un criminel à ses yeux ? Où sont la tolérance et l’acceptation du débat que tout intellectuel devrait promouvoir ? A l’exception des maïs de Charles Té, on attend qu’elle fasse son bilan qui devrait pouvoir tenir sur un quart de page A4.
Pierre Moukoko Mbonjo (Ministre des Relations Extérieures.) : Note : 02,7/20
L’ancien musicien a du mal à mettre notre diplomatie en musique. L’absence de visibilité dans notre politique étrangère est criarde, de telle sorte que ce sont des pays comme le Gabon, le Tchad ou encore la Guinée Equatoriale qui se battent pour apporter des solutions négociées dans de nombreux conflits qui écument la région. A l’image de son patron, le Ministre des Relations Extérieures, tel un ectoplasme subit les événements. Honteux pour l’image de notre pays. Plus grave sur le plan local, il ne fait rien afin d’améliorer le sort des gens de son département d’origine qui vivent depuis des siècles en enfer. Enfin, des anglophones sont frustrés puisque même aux Usa, l’Ambassadeur est francophone.
André Mama Fouda (Ministre de la Santé.) : Note : 02,6/20
Difficile de ne pas associer la mort à ce nom tant nos hôpitaux sont devenus de véritables mouroirs. Vous entrez avec un léger mal aux dents et vous sortez avec le choléra, la dysenterie amibienne agrémentée d’un peu de gale. Combien de scanners pour mille habitants ? De poste de dialyses ?...
Adoum Garoua (Ministre des Sports et de l’Education physique.) : Note : 01,67/20
En réalité Ministre du football et dont les résultats de plus en plus négatifs ont du mal à masquer son peu de savoir-faire. Dans tous les sports, les peu de résultats obtenus sont dus à l’apport des Camerounais de la diaspora. Où sont toutes ces compétitions nationales d’antan qui permettaient de découvrir de nouveaux talents ? Ces sports sont-ils négligés parce qu’ils ne sont pas pourvoyeurs de frais de missions à l’étranger ?
Robert Nkili (Ministre des Tranports.) : Note : 06/20
Bien que proche du Président de la République, l’homme se montre fort discret. Mais son ministère marche mal. L’obtention de la carte grise et de toute autre pièce se révèle un parcours de combattant. Sur la route, des arnaqueurs de tout poil s’enrichissent sur le dos des Camerounais. La manière avec laquelle il a réagit contre Dayas après le contrat signé avec Dangote faisait plaisir à voir. Le jour du départ de ce dernier, il n’a pas caché son mépris contre l’action de l’ancien Directeur général du Port Autonome de Douala.
Où en est le transport ferroviaire ? Le transport urbain ?
Grégoire Owona (Ministre du travail et de la Sécurité Sociale.) : Note : 08/20
On l’aime ou on ne l’aime pas ; mais personne ne peut dire que cet homme n’est ni jovial, ni sympathique. Ce n’est pas rien de par les temps qui courent autour du gouvernement de monsieur Biya. Il ne fuit pas le débat. Très actif, il s’implique dans de nombreux conflits sociaux qui minent les entreprises en essayant de trouver des solutions consensuelles.
Les Américains l’ont certes épinglé pour des questions d’enrichissement « sans cause », mais qui est « vierge » dans ce domaine autour de Paul Biya ?
Amba Salla (Ministre des Travaux Publics.) : Note : 04,17/20
On retiendra de ce Ministre qu’il a déclaré que l’appel d’offre du marché de construction du second pont sur le Wouri s’était relevé infructueux. A la surprise générale, le marché a été attribué à une entreprise française quelques temps après, visiblement sans appel d’offres. Qui n’imagine ce qui s’est passé ? A sa décharge, on sait bien qu’à un tel niveau, un Ministre de son espèce ne peut grand-chose. L’autoroute Douala-Yaoundé risque de devenir un serpent de mer.